2.2 Quelques concepts

PRT 20/03/2018 – 2

Plan

1. Le cadre documentaire

2. Structure

3. Listes de choix

4. Ma dynamique informatique

4.1. Contexte

4.2. Opération

4.3. Procédure

4.4. Stratégie

5. Le langage utilisé pour parler des programmes

Présentation

Nous utilisons certains mots ou certaines expressions sans parfois réfléchir à ce qu’ils recouvrent. Pourtant, ce contenu conceptuel peut ouvrir ou fermer la réflexion et fausser le comportement qui en découle.

Préciser des concepts nous permet de baliser notre cheminement, et de nous protéger de déviations stériles et inutiles. Cette fiche ressemble à une pause philosophique.

J’ai retenu cinq concepts : document (comment parler d’un texte), structure (comment organiser un document), liste de choix (comment exprimer un choix dans un programme), dynamique informatique (comment décider quoi faire avec l’informatique) et fonctionnement d’un programme (comment parler de l’utilisation d’un programme).

1. Le cadre documentaire

  • Document est un concept qui recouvre la réalité d’un manuel dans son ensemble ; s’il était imprimé sur papier, on parlerait alors de livre. Document s’emploie aussi pour désigner une partie de ce manuel, comme une section ou un chapitre.
  • J’appelle passage un extrait continu de document. La longueur de l’extrait peut être très variable, du mot à la phrase. Quand il s’agit du document de quelqu’un d’autre, on parle de citation.
  • J’utilise le mot texte comme un générique pour indiquer un élément du document. Un texte peut être réduit à un seul caractère ; à quelques mots consécutifs ; ou encore correspondre aussi à tout le document.

2. Structure

La structure d’un document n’obéit pas à un modèle académique. Pour ma part, j’adopte le modèle de structure suivant :

  • Document

    • Partie (1er niveau)

      • Section (2ème niveau) ; et sous-section éventuellement (rare)

        • Chapitre : page ou fiche

          • Paragraphe (1er niveau de la fiche)

            • Sous-paragraphe (2ème niveau et suivants de la fiche).

Exemples :

  • Ce site Pratique @ est composé de sections et chapitres, ce derniers correspondant aux fiches, lesquelles sont découpées en paragraphes et sous-paragraphes.
  • Un site plus conséquent comme Bonnes pratiques micro-informatiques, est composé de Parties (menu général), de Sections (sous-menu), de Chapitres (les fiches), Paragraphes et sous-paragraphes.

3. Listes de choix

Dans les pages de paramétrage en particulier, certaines zones à saisir présentent des listes de choix qu’on appelle combo. Il existe cependant d’autres types de listes de choix.

La bascule est un choix de deux valeurs qui s’excluent : Oui ou Non, et sans peut-être. Quand une zone à saisir présente une bascule, elle affiche toujours une valeur par défaut. Si elle correspond à ma réponse, je la laisse et passe à la zone suivante. Sinon, je la change. Le modèle qui traduit le mieux une bascule est la case à cocher : elle est soit cochée, soit non-cochée. Choix binaire, 0 ou 1. Réponse en un clic.

La bascule se trouve aussi dans l’emploi de certaines touches de fonction. Par exemple, dans le navigateur Firefox, [F11] transforme le mode d’affichage de la page ; si la page est en mode normal (fenêtre habituelle avec Titre, Menu, Onglets), [F11] la met en plein écran ; si elle est en mode plein écran, [F11] la remet en mode normal.

La roue est une succession de réponses possibles. Si une seule réponse est admise, les boutons radio en sont un exemple : un seul dans la liste peut être activé ; en activant un autre, le bouton précédemment activé est automatiquement déactivé. La roue se trouve aussi dans les combos où, généralement, taper la barre d’espace permet d’afficher le choix suivant ; en fin de liste, le premier choix est présenté après le denier. Il suffit, pour répondre, de valider le choix affiché.

Dans mes procédures, l’attitude à avoir face à une liste de choix se détermine en deux temps. 1. Est-ce que pour arriver au résultat visé par la procédure, un choix est nécessaire : si oui, 2. lequel ? A contrario, si le résultat visé ne dépend pas du choix, j’ignore, en général, cette entrée.

4. Ma dynamique informatique

1. Contexte

L’informatique « en général » n’existe pas. En revanche, votre informatique domestique existe bel et bien pour vous, mais aussi pour ceux qui la subissent en recevant vos courriels ou les documents élaborés avec votre traitement de texte, ou encore, les sites que vous avez produits et mis sur le net.

Cette originalité de chaque informatique domestique me permet d’affirmer que toute informatique est nécessairement contextualisée. Cela a plusieurs conséquences.

Le sage demande la patience de supporter ce qui ne peut être changé ; le courage de modifier ce qui peut l’être ; et la sagesse de bien discerner entre les deux. Voilà l’attitude de fond par rapport au contexte.

Et comme l’informatique est un théâtre sur lequel évolue un acteur principal, vous, dans un décor changeant – votre ordinateur, ses accessoires et ses programmes – votre attitude sera dynamisée par des remises en questions permanentes.

Toute approche, dans le monde de l’informatique, doit donc être contextualisée. Vous devez savoir, chaque fois que vous ouvrez une fiche sur le site que vous visitez, où vous êtes et quel est le décor. Je rédige mes fiches et mes procédures dans ce but. Les informations en tête de fiche vous y aideront. Mais cela ne nous vous dispensera pas, pour adopter la solution proposée le plus judicieusement possible, de faire une description préalable de votre propre contexte pour qu’elle y trouve la meilleure place.

Il faut aussi savoir sortir d’un contexte pour entrer dans un autre : les informations en pied de fiche vous y aideront.

2. Opération

Toute opération résulte d’une réflexion préalable, suivie d’une décision pour obtenir un résultat précis. Elle met en œuvre une liberté, car sans liberté, l’opération n’est pas possible. Elle nécessite enfin une autonomie qui n’exclut pas l’utilisation d’outils ou de relais.

En informatique, l’opération s’inscrit le plus souvent dans un dialogue avec l’ordinateur, qu’il soit proche comme un ordinateur personnel ou lointain comme un serveur sur le Net. Ce dialogue est piloté par un programme ; il utilise des périphériques attachés à l’ordinateur : écran, clavier, souris, liaisons, etc. qui sont des relais. Votre liberté doit pouvoir s’exprimer dans ces contraintes.

Pour permettre à quelqu’un de réaliser une opération informatique, il est donc nécessaire avant de lui dire ce qu’il faut faire, de l’inviter à la réflexion, puis à décider de faire ou de ne pas faire, ce qui implique d’avoir conscience du résultat attendu, et enfin, comment utiliser les outils et les relais à sa disposition.

Je m’attache dans mes manuels et mes sites pratiques, à éliminer tout présupposé sur ces terrains : je pose les préalables nécessaires, et je respecte une logique rigoureuse dans les procédures.

3. Procédure

La procédure est une succession d’opérations. Succession signifie liste dans un ordre donné. J’emploie parfois le synonyme séquence.

Il peut s’agir d’une liste simple, linéaire, avec une opération initiale qui lance la procédure et, après un nombre variable d’opérations intermédiaires, une opération finale qui marque la fin de la procédure.

Il peut s’agir aussi d’un déroulement répétitif : après une ou plusieurs opérations composant une séquence initiale, un test permet de préciser si le programme continue ou s’il s’arrête. S’il s’arrête, la procédure se termine, parfois avec une séquence finale d’opérations. Si le programme continue, une séquence d’opérations suit le test et se termine par un retour au test pour une nouvelle évaluation : continuer ou arrêter.

La procédure répétitive est fréquente en informatique. Je viens d’en préciser les composantes essentielles : début, test, fin ou boucle avec retour au test. Exemple : la lecture des articles dans une table. La boucle répétitive concerne les opérations à réaliser sur chaque article. À la fin des opérations sur un article, le test examine si la fin de fichier est atteinte. S’il y a un autre article, le programme le traite, sinon, le programme déroule la séquence finale.

Il peut s’agir aussi d’un déroulement alternatif. Après une séquence initiale d’opérations, un aiguillage permet de choisir une parmi plusieurs pistes. Chaque piste comporte sa propre séquence. Une séquence terminale commune à toutes les pistes peut mettre fin à la procédure. Début, aiguillage, piste 1, piste 2, …, fin. Exemple : le programme s’arrête sur un menu en attente d’un choix ; après le choix, il prend la piste choisie.

Je m’attache à décrire des procédures qui suivent strictement un de ces trois modèles : linéaire, répétitif ou alternatif. Beaucoup d’explications sont confuses parce qu’elles passent allègrement d’un modèle à l’autre : c’est un défaut de logique, et la compréhension du lecteur en est perturbée. Je cherche à éviter cet inconvénient.

4. Stratégie

Il peut paraître prétentieux de parler de stratégie en informatique domestique. Et pourtant… Alors qu’une procédure se déroule dans un cadre temps limité, la stratégie se définit et s’exprime dans un cadre temps extérieur à l’informatique.

Certains informaticiens domestiques ne considèrent leur informatique que comme un outil au même titre qu’un lave-vaisselle ou un home-cinéma. Des critères plus ou moins conscients se concilient avec des contraintes (budget, emplacement disponible, pérennité, etc.) pour affiner un choix. Ensuite, une fois la décision prise, on fait avec sans trop forcer.

D’autres trouvent dans l’informatique, des possibilités a priori illimitées. L’exotisme n’est pas exclu. Ces informaticiens-là partent d’un équipement de base et vont butiner – le Net est infini ! – pour essayer soit des périphériques, soit des programmes. Leur informatique est un jeu intellectuel. Ils se prennent à ce jeu et deviennent bientôt des geeks.

Ces deux portraits, extrêmes, sont des exemples de ce que j’appelle une stratégie. J’en parle parce qu’il est nécessaire, pour être heureux en informatique, de savoir au préalable quelle stratégie on veut adopter. N’hésitez pas alors à prendre quelques instants pour être au clair avec votre stratégie personnelle d’informatique domestique. Puis sachez la respecter : vos choix ultérieurs en seront facilités.

5. Le langage utilisé pour parler des programmes

Il est difficile de parler correctement du fonctionnement d’un programme sans utiliser des métaphores. Voici l’approche motorisée.

Un programme est lancé par un opérateur. On dit aussi que le programme démarre. Le système d’exploitation, le super-programme de fond qui anime l’ordinateur, peut lancer lui aussi un programme en réponse à un stimulus qui peut être une anomalie, une opération programmée, etc.

Une fois parti, le programme tourne. L’informatique est ainsi faite que tout programme (ou presque) nécessite à un moment ou à un autre, un dialogue avec son utilisateur. Dans ces dialogues, le programme est en attente d’une réponse de l’opérateur, arrêté comme à un feu rouge ; la réponse de l’opérateur met le feu au vert.

Il se peut qu’un programme plante : ce qui est différent d’être en attente d’une réponse de l’opérateur. Les plantages (appelés aussi bugs ou bogues) peuvent venir d’un défaut de construction du programme qui boucle répétant une séquence d’instructions sans pouvoir en sortir donnant l’impression que plus rien ne se passe.

Mais de faux plantages peuvent venir aussi d’une attente d’un événement système (par exemple, la connexion d’une imprimante pour pouvoir imprimer) ; dans ce cas, l’arrêt est normal (feu rouge), et la solution est attendue de l’opérateur.

Enfin, le programme s’arrête. Cela peut être prévu ou provoqué normalement par l’opérateur qui demande cet arrêt. On dit aussi fermer un programme par allusion à la fenêtre de ce programme qui disparaît du bureau. Mais l’arrêt peut être accidentel ; c’est alors un plantage !

Sauf dans ce cas extrême, un programme se termine après que les fichiers en cours de modification aient été sauvegardés : un message le demande, mais tous les programmeurs ne prévoient pas nécessairement cette délicatesse…

Une boutade pour terminer. Avec les premiers systèmes Microsoft, (ancêtres de Windows), il fallait cliquer sur le bouton Démarrer pour accéder au bouton qui arrêtait l’ordinateur. En discutant avec Ford, Bill Gates (créateur et directeur de Microsoft) prédisait la décadence de l’industrie automobile comparée au développement de l’industrie informatique (nous sommes au début des années 1980). Ford en doutait : « Je ne vois pas comment une technologie qui demande d’appuyer sur Démarrer pour arrêter… pourrait aller bien loin… ». Depuis, Microsoft a modifié les procédures d’arrêt et l’informatique, impassible, va son chemin.

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Historique

10/03/2017 : création.

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